La livraison de mardi de la presse quotidienne traite des désaccords de la classe politique sénégalaise en matière électorale, lesquels ont été grandement mis en exergue la veille lors de l’examen par l’Assemblée nationale d’un projet de loi soumis aux députés.
"Le projet de loi n° 18/2021 portant code électoral a été voté en procédure d’urgence lors d’une plénière marquée par une "pléthore d’intervenants", et après des débats clivants ayant conduit à l’adoption d’un code non consensuel, rapporte Sud Quotidien.
"Ce fut une longue journée", mais malgré "les multiples tentatives de l’opposition, la majorité a adopté la nouvelle loi", écrit le quotidien L’Observateur, le journal Le Quotidien notant que le consensus souhaité par l’exécutif autour du nouveau code électoral "n’a pas eu lieu".
"L’opposition a dénoncé une volonté +manifeste+ de Macky Sall d’écarter Karim Wade et Khalifa Sall en maintenant les articles sur l’inéligibilité", souligne encore le journal Le Quotidien.
La majorité, de son côté, a fait valoir que les articles concernés "étaient déjà dans le code électoral de 1992 ou +code Kéba Mbaye+", du nom du magistrat sénégalais qui a supervisé et servi de facilitateur pour l’élaboration de ce code sur la base duquel les élections se tenaient jusqu’en 2019, ajoute le journal.
L’As note par conséquent que les "deux K polluent les débats", en référence à Karim Wade et Khalifa Sall, deux personnalités parmi les plus en vue de l’opposition sénégalaise, mais qui pourraient voir leurs ambitions politiques contrariées par le maintien de ces deux articles sur l’inéligibilité.
Karim Wade et Khalifa Sall, tous deux condamnés dans des affaires pour lesquelles ils étaient poursuivis, pourraient se voir opposer ces articles si d’aventure ils venaient à vouloir se présenter à une quelconque élection, en l’état actuel des choses.
"Les députés de l’opposition se veulent formels" : non seulement le projet de loi portant code électoral "trahit (....) l’esprit consensuel du dialogue politique mais aussi il est anticonstitutionnel dans le sens où il exclut de sérieux adversaires politiques du président Macky Sall comme Karim Wade", écrit L’As.
Il ajoute que cette thèse est démontée par des membres de la majorité parlementaire selon lesquels "les articles L29 et L30 n’ont connu aucune évolution".
Mais le résultat c’est que Karim Wade et Khalifa Sall sont "toujours out", constate Enquête. Surtout que sur cette question, le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome "est resté inflexible", insiste le même journal.
Antoine Diome, qui plus est, "écarte sa responsabilité", selon Vox Populi citant certaines de ses déclarations : "Ce n’est pas de mon ressort de dire si un citoyen est autorisé ou pas à être candidat ou à s’inscrire sur les listes électorales".
Des précisions "peu convaincantes", estime Alerte quotidien. Il est cependant incontestable que la validation ou non des candidatures aux élections est une prérogative qui revient de fait aux juridictions compétentes en la matière.
"La majorité, droite dans ses bottes !", malgré tout (Sud-Quotidien), puisque cette loi qui "passe au forceps" (Walfquotidien). Kritik’ note qu’au bout du compte, le dialogue politique initié après la présidentielle de 2019, pour parvenir à un consensus sur ces questions, n’a été que "verbiage inutile".
"Malgré deux ans de discussion et de dialogue sur le processus électoral et les aménagements nécessaires, les consensus n’ont pas tenus devant les fortes divergences opposées sur des points liés aux règles du jeu électoral", analyse ce journal.
Le Soleil s’intéresse principalement à la visite d’amitié et de travail effectué par le chef de l’Etat Macky Sall lundi en Mauritanie. "Sept accords de coopération signés" par les deux pays lors de cette visite, signale le journal.
BK
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